Le service de la Prévention est surtout connu du grand public par la présence des gardien·ne·s de la paix et de parcs. Une autre équipe active sur le terrain, mais plus discrète en raison de son absence d’uniforme, a vu son cadre se renforcer au cours des derniers mois, celle des éducateur·rice·s de rue. Leur mission s’exerce au contact direct des populations les plus fragilisées de notre commune.

C’était un constat d’Ecolo lors des élections de 2018 : notre Commune manquait d’une équipe d’éducateur·rice·s de rue suffisamment étoffée pour développer un travail de fond, à même le terrain. Ce constat qui s’est traduit par cette proposition très concrète dans notre programme, reprise ensuite dans la Déclaration de politique communale : renforcer cette équipe.

On l’oublie en effet souvent mais les moyens humains sont la clé d’un service public efficient, au plus près des besoins de la population. Aujourd’hui, le service de la Prévention peut donc s’appuyer sur une véritable équipe pour son pôle des éducateur·rice·s de rue. Quatre personnes la composent, complétées par un coordinateur, cela sans compter le soutien de leurs collègues en charge de la stratégie du service de la Prévention.

D’âges et d’horizons variés, les éducateur·rice·s et leur coordinateur ouvrent de nouvelles perspectives pour la Commune. Une véritable équipe, c’est d’abord une réelle permanence du travail accompli, indispensable dans l’exercice des missions de ce service. C’est aussi la capacité de développer un travail réseau, lui aussi essentiel.

Uccle n’est certes pas comparable à d’autres communes aux enjeux encore plus aigus ; les difficultés rencontrées parmi la population uccloise n’en sont pas moins bien réelles et tendent à se renforcer. L’impact de la pandémie et de la crise du pouvoir d’achat se fait clairement ressentir. Nul ne s’étonnera que cette succession d’événements, quasi historique, a plus lourdement affecté certains publics : la jeunesse en particulier, ou les sans-abris.

C’est vers ces personnes fragilisées, et plus largement envers toute personnes en difficulté ou en demande et présente dans l’espace public, que le travail des éducateur·rice·s de rue se concentre. Il s’agit d’un travail aussi bien collectif qu’individuel. Il se concrétise au travers de projets ou d’accompagnements, avec l’objectif de contribuer à promouvoir l’intégration sociale des personnes concernées, au besoin en les réorientant vers d’autres services ou vers des associations spécialisées.

Pour son travail de terrain, l’équipe se focalise sur certains quartiers prioritaires. C’est notamment le cas via la présence des éducateur·rice·s de rue dans l’Antenne de prévention du quartier du Melkriek, un projet-pilote initié en 2022 et qui suit son cours, grâce au soutien de la société de logements sociaux BinHôme. Les collaborations avec les Projets de cohésion sociale (ou PCS, des structures de travail communautaire installées dans les quartiers de logement sociaux) ou l’asbl communale d’animation et prévention « Le Pas » ainsi que, au sein de la Commune, avec les gardien·ne·s de la paix, la coordinatrice de Cohésion sociale ou encore le service Emploi, participent par ailleurs à inscrire le travail de rue dans un contexte plus large.

Au rang de ces collaborations citons l’exemple récent d’une formation conjointe entre les éducateur·rice·s de rue et l’équipe d’un PCS, axée sur l’approche du public en proie à addictions ·drogue et alcools·. Les éducateur·rice·s de rue participent également à l’organisation d’événements qui participent à la cohésion sociale dans notre commune : c’est en ce sens qu’ils associent les jeunes avec lesquels ils sont en contact aux activités de Homborch en Fête. Vous les y retrouverez encore cette année, un rendez-vous à ne pas manquer : le dimanche 28 mai prochain.

François Lambert-Limbosch