[BOIS DE LA CAMBRE] Comme vous aurez pu le lire, la Commune d’Uccle a décidé d’attaquer en justice le test de mobilité du Bois de la Cambre mis en place par la Ville de Bruxelles. Cas de figure exceptionnel, nous, échevines et échevins Ecolo avons voté contre cette décision.

Certes, le scénario qui est testé depuis lundi n’était pas celui proposé par Uccle. Il est porté par la Ville et bénéficie tant du soutien de la Région que de celui d’autres communes.

Pour autant, fallait-il introduire un recours pour contester sa tenue ? Pour nous, la réponse est clairement négative, et ce pour plusieurs raisons.
Un test de mobilité, par définition, est un test. Comme l’a rappelé à plusieurs reprises le bourgmestre de la Ville, rien de ce qui est sur la table n’est définitif. Une première évaluation approfondie interviendra à mi-parcours, à savoir à la mi-octobre. Le test s’achèvera mi-novembre. Il porte donc sur une période clairement limitée et déterminée. Un autre scénario pourrait, le cas échéant, être testé ensuite. On peut difficilement tester deux scénarios en même temps, tout le monde en conviendra.

Tout expert en mobilité vous dira que quelques semaines de test – que l’on soit d’accord ou non avec ce qui est testé –, c’est un minimum afin de pouvoir en tirer des conclusions un tant soit peu sérieuses, afin de pouvoir examiner les changements dans les comportements des citoyen·e·s (shift modal, adaptation des horaires etc…). On sait que nombre de citoyen·ne·s ne peuvent se passer de leur véhicule, que ce soit pour aller au boulot ou déposer les enfants à l’école tandis que d’autres souhaitent prendre leur vélo pour ce faire mais n’osent pas faute d’infrastructures sécurisées. On sait également qu’il suffit qu’un pourcentage assez faible d’automobilistes modifient leurs habitudes pour que l’espace public soit mieux partagé et que la circulation… automobile soit plus fluide.

Un test permet de mettre en lumière des difficultés (des témoignages concernant le Sud d’Uccle et la connexion entre notre Commune et Watermael-Boitsfort vont en ce sens, bien que la situation semble meilleure le matin depuis quelques jours, grâce à la présence de la police à plusieurs carrefours) mais aussi des avancées positives. Vous êtes ainsi très nombreux à nous contacter, pour nous faire part des problèmes rencontrés – et auxquels il faudra apporter des réponses – ou, au contraire, pour nous demander de soutenir le test qui va dans le sens de l’apaisement de cette zone classée Natura 2000. Cela demande évidemment confirmation, mais il semble par exemple que le nouveau dispositif dans la boucle Nord ne pose pas de souci majeur, que du contraire. Dans un autre registre, la mise en place d’un site propre pour le bus 41 constitue une réelle amélioration pour les usager·ère·s des transports publics. Sans parler de la place allouée aux cyclistes. La Commune d’Uccle effectue des comptages. L’impact sur les voiries adjacentes, et plus généralement les quartiers situés à proximité du Bois, est naturellement un point d’attention fondamental. Par ailleurs, des comparaisons seront réalisées par la Région et la Ville quant au temps de parcours sur divers itinéraires (chacun·e reconnaîtra que la mobilité n’était pas non plus mirifique, il y a un an à l’heure d’entrée ou de sortie des écoles). Il conviendra ensuite d’en tirer les conclusions qui s’imposent, de corriger le tir là où cela s’avère nécessaire (par exemple dans le Sud de la Commune), que cela soit en termes de circulation automobile, des pistes cyclables nouvellement tracées, etc.

La Ville de Bruxelles nous a assurés du fait que si c’était le chaos à l’un ou l’autre endroit dans les jours ou les semaines à venir, on se réunirait évidemment en urgence pour trouver ensemble une solution. Personne n’a à gagner à voir le Sud de Bruxelles paralysé.

Notre Commune est en contact étroit avec la clinique Sainte-Elisabeth, avec différents établissements scolaires situés aux abords du Bois. Et des solutions créatives sont mises en place ou seront étudiées pour les services de secours et les bus scolaires.
Nous demeurons partisans d’une solution concertée et équilibrée. Nous regrettons par conséquent que le levier juridictionnel ait été actionné. Après des échanges sereins et nourris, tel était le souhait d’une majorité du Collège. Sur un dossier qui ne faisait pas l’objet de notre Déclaration de politique générale. Le Collège n’est pas un bloc monolithique et, au fond, c’est heureux.

Cette divergence, et nous en terminerons par-là, n’altère en rien l’excellente atmosphère de travail au sein du Collège. Notre projet pour Uccle, nous l’avions indiqué en décembre 2018, se veut innovant et ambitieux. De nombreuses choses ont déjà été faites, d’autres doivent encore l’être. Aux côtés de notre Bourgmestre Boris Dilliès et de l’ensemble de nos collègues libéraux et cdH, nous poursuivons le travail, avec enthousiasme et détermination. Il ne manque pas !