Tribune publiée dans le Wolvendael n° 658 d’avril 2020 – Cliquez ici pour voir la version digitale du magazine

Merci

Depuis quelques semaines, à Uccle, comme quasiment partout dans le monde, nous vivons une situation complexe et pour beaucoup d’entre nous, totalement inédite. En quelques semaines, une pandémie propagée par un virus (une micro entité biologique même pas autonome) a totalement déstabilisé nos sociétés, accentué les inégalités existantes, fait ployer la Bourse et nos économies… Cette crise est totale : sanitaire, (géo)politique, économique et sociale. Dorénavant, il y aura un avant et après Covid19.

Plus que jamais, cette crise doit nous amener à réfléchir sur les causes et les dysfonctionnements qui l’ont amenée même si, prioritairement, nos dirigeants doivent déterminer les réponses à apporter. Notre système économique actuel a montré sa totale fragilité, ce qui doit nous amener à réfléchir à un autre modèle économique que celui guidé par une course effrénée au profit et basé sur la croissance. En moins de deux mois, cette crise a déjà rebattu les cartes de la globalisation économique. Et de pointer, entre autres, le rôle du « pharmabusiness » qui a massivement délocalisé des pans entiers de son appareil productif. Il n’est pas pensable d’être à ce point dépendant de productions situées à des milliers de kilomètres. Il faudra relocaliser pour ne plus devoir importer par avions nos ressources, comme pendant cette crise, les masques de protection ou des tabliers médicaux qui font tant défaut au monde médical. Relocaliser n’est plus une option mais une condition de survie de nos systèmes économiques et sociaux qui plus est à l’heure du dérèglement climatique.

Les mesures de confinement prises pour lutter contre la propagation du coronavirus ont déjà un impact significatif sur la baisse de pollution (jusqu’à -75% d’émissions) et des effets positifs sur nos milieux de vie. Le lien presque causal entre production économique et dégradation de l’environnement n’a jamais été aussi criant. Ce n’est sans doute pas neuf mais cela nécessite de modifier en profondeur nos comportements liés à notre économie. Il ne sera pas simple de produire de façon différente en passant à un modèle beaucoup plus économe en ressources et beaucoup lié à une économie locale et circulaire. Cette crise pose plus de questions qu’elle offre de réponses face aux centaines voire milliers de petites et moyennes entreprises en grandes difficultés. Il faut repenser notre modèle économique fragilisé et en totale décroissance obligée tout en mettant fin à la précarité.

La majorité de notre population a voulu quotidiennement soutenir et remercier l’ensemble des travailleuses et travailleurs de nos services de santé et sociaux ; parfois trop peu pourvus en moyens, ils sont néanmoins en première ligne pour soigner les victimes de la pandémie. Saluons aussi tous les corps de métiers qui restent en activité et nous permettent de vivre décemment en ces moments difficiles et toutes les nombreuses initiatives citoyennes lancées pour venir en aide aux plus fragiles ou à ceux d’entre nous qui sont en première ligne.

La liste est longue, remercions ces autres services publics essentiels : la  propreté, les agents de prévention et de la police, le transport public, de même que le secteur alimentaire. Nos mercis s’adressent aussi, spécifiquement à Uccle, à toutes les équipes et services de la Commune et du CPAS et aux membres du Collège particulièrement sur la brèche. En dépit des dispositions liées au confinement, les mesures de sécurité sont appliquées à la lettre tout en assurant les services essentiels à la population. De très nombreuses initiatives solidaires ou pratiques pour aider la population émanent directement des différents échevinats ; vous les découvrirez en consultant : https://www.facebook.com/uccle1180ukkel/posts/1289241524613682

Comparativement, les difficultés vécues en cette période doivent nous faire réaliser à quel point nous sommes privilégiés de vivre, à Uccle, au sein d’une commune si verte.

Même les plus virulents pourfendeurs des services publics ou dédiés au public se devront d’intégrer leur absolue nécessité et besoin de financement à hauteur de leurs indispensables missions.

Lise Goetghebuer,  Laurence Vandeputte, Valérie Gillès de Pelichy, Aleksandra Kokaj, Cécile Egrix, Caroline Van Neste, Blaise Godefroid, Serge Minet, Pierrot Desmet