Cet hiver, 5 ménages ucclois ont participé à une campagne Ecolo Groen de mesure de la qualité de l’air en façade de leur habitation. Les résultats désormais connus n’apportent rien de rassurant pour la population bruxelloise. Même à Uccle les valeurs mesurées se situent généralement au-delà de la norme de pollution acceptée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La pollution de l’air est hélas une réalité en Région bruxelloise. Chaque année, on estime en effet que 632 Bruxellois·es meurent prématurément de complications liées à la pollution de l’air. L’espérance de vie à Bruxelles s’en trouve diminuée d’un an ! En cause, notamment, des concentrations trop élevées de dioxyde d’azote (NO2) dont le plafond européen est situé à 40 μg/m³ quand l’OMS situe à 40 μg/m³ le plafond d’acceptabilité.

Quand les Verts mesurent la qualité de l’air

L’air de notre ville laisse donc à désirer. Tout le monde le sait, tout le monde le sent. Pourtant, nous ne disposons que de peu d’informations au sujet de la qualité de l’air puisque la Région bruxelloise ne compte que 9 stations de mesures officielles.

Pour tenter d’y voir plus clair sur l’état de la pollution de l’air bruxellois, les groupes locaux Ecolo et Groen ont installé des tubes de mesure de la concentration de NO2 dans l’air dans 12 communes bruxelloises, dont Uccle. Des dizaines militant·e·s ont répondu à l’appel d’Ecolo et Groen en vue de faire installer ces capteurs de pollution en façade de leur habitation (voir la carte ci-dessous).

Et à Uccle, ça respire ?

Cinq points de mesures ont été installés dans notre commune, sans doute l’une des plus vertes, si pas la plus verte, de la Région bruxelloise. Les résultats ne s’avèrent pas apaisants pour autant. Un seul point de mesure (rue Stanley) affiche une moyenne de pollution aux oxydes d’azote inférieure au plafond fixé par l’OMS. L’avenue de Fré (à proximité du square des Héros) atteint le moins bon score avec un maximum mesuré proche des 40 μg/m³ européens.

Ailleurs, sans grande surprise, les voiries régionales et les voies de pénétration dans Bruxelles sont les plus polluées. Ce sont bien entendu les axes routiers les plus fréquentés. Certaines communes bruxelloises sont particulièrement exposées. À Ixelles, 13 des 37 points de mesure dépassent le plafond européen de 40 μg/m³ de NO2. À Ganshoren, commune de la deuxième couronne bruxelloise, quatre points de mesure dépassent cette norme européenne. La sortie du tunnel Leopold II, à proximité directe de plusieurs écoles, affiche une concentration réellement alarmante : 66,7 μg/m³ !

Méthodologie de la mesure

  1. Les locales Ecolo et Groen, avec l’aide de dizaines de volontaires, ont disposé pendant 1 mois (entre février et mars) 320 tubes de mesure du NO² aux façades ou aux fenêtres, dans 12 communes bruxelloises. Les militants Ecolo-Groen ont réalisé avec le plus grand soin la mise en place et la récupération des tubes de mesure.
  2. Les tubes de mesure collectés ont ensuite été envoyés au laboratoire de recherche « Gradko International » pour analyse.
  3. Les résultats des tubes de mesure ont été étalonnés à la norme « μg/m³ », validés scientifiquement et comparés aux normes de l’UE et de l’OMS.

Cette méthode a fait ses preuves et est actuellement largement utilisée en Région flamande dans le cadre de campagne de mesure et de sensibilisation Curieuze Neuzen.