Manifestation nationale : quand minorité devient majorité

Publié le 10 novembre 2014
Rédigé par 
maelle.debrouwer

Jeudi 6 Novembre, jour de mobilisation contre le gouvernement : ce n’est donc pas un jour de grève générale. La STIB, le Tec et De Lijn roulent à peine. Ce jour-là, des syndicalistes, des fonctionnaires, des employés ne travaillent pas, des étudiants ne vont pas en cours, des chômeurs ne cherchent pas de travail (enfin, pour ceux qui ont une chance d’en trouver). C’était une manifestation nationale qui réunissait Flamands et Francophones, ensemble. La SNCB s’est distinguée : elle a participé d’une façon extraordinaire à la manifestation en y amenant les gens, à un tarif réduit de soixante pour cent.

Jeudi 6 Novembre, plus de cent-vingt-mille personnes ont manifesté. Du jamais vu depuis trente ans !

Qu’en disent les médias ?

Journaux télévisés, articles en ligne ou radio, l’accent est mis sur les affrontements entre « manifestants » et policiers et sur ce qui a été cassé. L’on parle des dégâts qui sont, en fait, causés par les dockers et des provocations de deux Hollandais d’un groupe d’extrême droite néonazi qui ont été reconnus par les forces de l’ordre : lancés de pavés, de poteaux, de panneaux de signalisation, de barrières,… vers les policiers et, en prime, une moto de police et des voitures brûlées, retournées, détruites.

Le Jeudi 6 Novembre, au sujet de la manifestation nationale, sont d’abord traitées ces violences – certes, choquantes et condamnables – et ensuite est abordée la manifestation (déroulement, problèmes de transport et message). Le lendemain, on n’entend déjà plus que parler des cassures et des casseurs… Quand on parle des bavures, est employé le terme « manifestants » : voilà de quoi alimenter l’amalgame, comme si les manifestants, toutes origines confondues, voulaient tout casser. Les médias oublient parfois (ou souvent) de préciser qu’il s’agit d’une centaine de personnes sur… 120 000. Petit calcul : imaginons, très largement, qu’ils étaient 300 à déconner : 300 ÷ 120 000 x 100 et nous obtenons un pourcentage de… 0,25 %.

Vous voyez le problème ? Les médias ont divulgué en priorité les 0,25% de gens haineux qui sont, au final, généralisés et ce, au détriment des 99,75% de pacifistes portant un message sociétal. Une fois de plus, le sensationnalisme l’emporte sur le débat de fond. Non seulement, par cet honteux traitement de l’information, est donnée une mauvaise image des manifestants en les assimilant à des quasi terroristes qui s’acharnent contre le gouvernement mais, en plus, est évincé le message (dont on a parlé, mais il a juste été frôlé) porté par cette marée humaine.

Maëlle De Brouwer,
conseillère communale

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